Cillian & Saskia

laisse jamais personne te faire croire que tu ne mérites pas ce que toi tu veux

S'enfermer dans une bibliothèque quand il fait si beau dehors. Voilà bien une chose que Saskia n'aurait jamais fait. Mais voilà, Mélusine l'y avait envoyé. Ce matin il lui avait fallu beaucoup de temps pour décrocher son regard du bandeau qui ornait le front de Sas'. Et quand elle l'avait fait, c'était pour s'enfermer pour dessiner à l'étage. Cela ne choquait pas vraiment Saskia, elle avait l'habitude des fantaisies de sa patronne en pleine inspiration. Mais alors, qu'en temps normal elle restait des heures enfermés à l'étage quand elle voulait dessiner, elle était redescendue quelques minutes plus tard et avait alors demander à Saskia d'aller à la bibliothèque lui ramener des livres avec des photos intéressantes d'accessoires des années 20. Saskia se flagella mentalement d'avoir mis ce maudit bandeau ce matin. Elle savait qu'il allait plaire à sa patronne, elle ne s'était pas rendue compte jusqu'à qu'elle point. Et dire qu'elle n'avait même pas eu le temps d'ouvrir le magasin. Si Mélu ne voulait pas d'elle, elle aurait pu lui laisser sa journée plutôt que de l'obliger à s'enfermer dans une bibliothèque. Elle aurait largement préféré aller promener Snoopy dans les bois. Le pauvre labrador ne sortait plus aussi savant qu'avant. Il était aussi bien plus fatigué qu'avant, mais cela n’empêchait pas Sas' de le vouloir le maintenir en forme le plus longtemps possible. Et puis, il y avait autre chose que de s'enfermer dans une bibliothèque qui dérangeait Saskia. Il y avait aussi le fait qu'elle allait de nouveau avoir ses pensées tournées vers Cillian. Elle n'a jamais été douée pour les études, se concentrés sur un livre trop longtemps, elle n'y arrivait pas. Son esprit finissait toujours par vagabonder ailleurs. Et le sujet principal, restait donc Cillian et leur baiser échangé dans la cave. Elle se corrigea mentalement. Le baiser qu'il lui avait donné. Elle n'avait rien fait elle. Elle était innocente ! Elle se plia malgré tout à Mélusine et gagna la bibliothèque.

Elle tenta de voir si elle voyait Alana à l'acceuil, mais non. Voir une tête connue lui aurait fait du bien. Mais la malentendante devait être ailleurs. Elle grimpa rapidement à l'étage, voulant quitter cette endroit le plus vite possible. Elle n'y avait pas remis les pieds depuis un moment, depuis son désastreux essaie de finir ses études par correspondance. Mais au moins, elle savait où aller s’asseoir. Quand elle venait ici pour étudier -d'accord, essayer d'étudier- elle avait pris l'habitude de s'installer toujours à la même table, près d'une fenêtre. La plus belle vue de la bibliothèque d'après elle. Et l'un des plus calmes aussi. Loin des lycéens qui avaient la fâcheuse manie de chahuter et de se faire enguirlander par les bibliothécaires. Et dire qu'à une époque elle faisait partie de ses chahuteurs, cela lui paraissait bien loin maintenant. Elle retrouva sans difficulté sa table chérie, mais ne put contenir une mine boudeuse en voyant que quelqu'un s'y était déjà installée. Tant pis, elle ferait avec. Elle posa son sac sur la chaise en face, et alla se perdre parmi les rayonnages.

Il lui fallut un moment pour trouver celui qui l'intéressait. Celui de la mode. Elle fut étonnée par le nombres de livres qu'elle y trouva, Eile Domhan était mieux fournie que ce qu'elle aurait cru. Mais elle ne put retenir un soupir. Cela voulait aussi dire beaucoup plus de livres à fouiller. Sa concentration allait en prendre un coup. Et comme elle s'y attendait, après plusieurs titres de parcouru et un seule pauvre livre en main, son esprit était déjà loin. Et encore une fois -peut-être pour la millième fois- elle se demandait quelle réaction elle aurait du avoir dans cette satané cave. Parce que, de ça elle en était sure, resté à rien faire était une affreuse idée. D'un autre côté, encore maintenant, elle ne savait pas du tout ce qu'elle pensait de la situation. Le premier sentiment qu'elle avait eu, une fois qu'il l'avait libérée, c'était qu'elle en voulait encore. Et maintenant, elle trouvait la situation complètement saugrenue. N'étaient-ils pas se comporter comme des frères et sœurs ? Encore pire, elle avait toujours été une véritable peste avec lui, pourquoi donc aurait-il eu envie de l'embrasser ? Non, c'était décidé, la prochaine fois qu'elle le verrait, elle lui dirait de se tenir bien loin d'elle. Forte de sa résolution, elle se remit à parcourir le rayonnage. Elle revint quelques minutes plus tard à sa table, les bras chargés. Le voleur de table était apparemment là, elle le regarda, tentant de voir si elle le reconnaissait, après tout, tout le monde se connaissait dans cette petite ville. Et oui, elle le reconnut sans problème. Il ne pouvait pas en être autrement. Elle se figea, le regardant, plongé dans son livre et dans ses notes. Ses yeux se posèrent aussi sur ses boucles noirs. Elle fut soudain prise de la subite envie de passer sa main dedans. Sa résolution de l'envoyer paître semblait fondre comme neige au soleil. S'était tellement plus facile de prétendre le détester. D'ailleurs, elle se décida à utiliser cette carte, toutes les autres lui paraissant impossible à jouer. Elle fit donc les quelques pas qui la séparait de la table et lâcha brutalement ses livres sur la table, ne lui prêtant pas un seul regard.

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Lâcher ses livres comme ça, d'un geste sec et brusque, était totalement puérile. Saskia devait bien l'avouer. Mais elle s'en fichait pas mal en réalité. C'était toujours mieux que de lui balancer les livres à la figure, pas vrai ? C'était moins violent, sauf pour la table. Et puis, elle était déjà énervée d'être enfermée dans une bibliothèque, tomber sur Cillian n'arrangeait pas son énervement. Même s'il n'était pas diriger entièrement vers lui. Ce qui l'énervait le plus c'était cette hésitation. Elle ne savait pas comment prendre ce baiser et tomber sur lui alors qu'elle n'avait pas encore vraiment d'avis tranché avait le don de lui mettre les nerfs en pelotes. Finalement, ne pas lever les yeux vers lui et lâcher ses violemment ses livres étaient ce don, c'était la réaction la plus calme de toute celle qui lui avait traversé l'esprit. Satisfaite d'elle même, elle posa ses fesses sur sa chaise, tentant d'ignorer le regard le regard de Cillian qui se posait sur elle. Elle retenait même un petit sourire de contentement. Elle attrapa le premier le livre de sa pile et l'ouvrit dans un même geste. Puis elle attrapa une des mèches de cheveux qui encadraient son visage. Elle avait beau avoir attaché ses cheveux, elle était obligée de garder une mèche avec laquelle jouer. Elle l'entortilla autour de son doigt, dans un geste qui se voulait insouciant. Elle voulait surtout lui donner l'impression d'en avoir rien à cirer de lui. Un pieu mensonge, mais dans le font c'était surtout elle-même qu'elle voulait convaincre. Elle n'avait plus qu'à espérer que la réaction de Cillian serait à la hauteur.

« Bonjour à toi aussi, Sassy… » Elle leva instinctivement les yeux vers lui serra les dents. Il le faisait exprès, pas vrai ? Il voulait la foutre en rogne, pas d'autres possibilités. Elle ne put que remarquer le fugitif sourire qui passa sur les lèvres du jeune homme. Oui, il le faisait exprès. Et elle ne pouvait rien dire. Pas même grogner un « ne m’appelle pas comme ça. ». Ou alors il faudrait qu'elle revienne sur ses paroles. Mais pourquoi avait-il fallut qu'elle lui dise de continuer à le faire. Un moment de faiblesse totalement idiot. C'était la faute à  sa claustrophobie. Et celle de Cillian aussi. Il n'aurait jamais du lui dire qu'il utilisait ce surnom pour son père. C'était sa plus grande faiblesse, son papa. Il lui manquait tant. C'était bien pour ça qu'elle avait fait de tatouage sur sa nuque. Elle y passa d'ailleurs machinalement la main, passant sous son chignon. Son très cher « frère » avait trouvé le moyen de la mettre encore plus en rogne... Franchement, après ce qu'il avait fait dans la cave, n'était-ce pas logique que ce qu'elle lui avait demander avant s'annule automatiquement. N'importe qui l'aurait compris, non ?! En plus, cet idiot pencha de nouveau sur son livre. Comme si de rien n'était. Comme s'il saluait vraiment sa sœur. Sa colère qui était déjà palpable, le devint davantage encore. « Nan, mais tu te fous de moi là... » Ca avait été plus fort qu'elle. Le mots lui avait échappé des lèvres. Elle se rendit compte finalement qu'elle lui en voulait. Pas de l'avoir embrassé, c'était pour les conséquences de ce baiser qu'elle lui en voulait. Il la forçait à réfléchir à des choses auxquels elle ne voulait pas réfléchir. Jouer la fille qui n'en avait rien à cirer de lui, c'était facile. S'énerver contre lui parce qu'il l'appelait Sassy, encore plus facile. Mais maintenant, rien n'était plus facile. En fait, si elle n'était pas aussi fière, elle aurait sans doute déjà pris ses affaires et trouver un autre endroit pour finir ses recherches. Mais si Sas' était bien une chose, c'était fière. Non, elle ne serait pas la première à quitter cette table. Elle secoua la tête, un air légèrement dégoûté sur le visage. Elle était surtout dégoûtée de cette situation. Une situation qui n'avait aucun sens. Ils étaient sensés être une famille. Pas s'embrasser quand ils sont enfermés dans une cave. « Tu me dois une explication. » Oh oui, il lui en devait une belle. Qu'est ce qui pouvait bien lui être passer par la tête ?

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Saskia pouvait être facilement en colère. Après tout, c'était dans son caractère. Si quelque chose ne lui plaisait pas, il fallait qu'elle lui dise. Cillian avait d'ailleurs souvent été la victime de ses colères. En y réfléchissant un peu, elle se demandait comment il avait pu être aussi patient et ne pas tout simplement l'envoyer bouler. Mais non, il ne l'avait pas fait. Se contentant de sourire quand elle lui demandait de ne pas l'appeler Sassy. Ou de feindre l'indifférence quand elle clamait aux inconnus que non, elle n'était pas sœur. Mais la colère là, était tout autre. Sas' aimait le genre de personne sur de ce qu'elle voulait et de ses goûts. Cela n'avait jamais été le cas avec Cillian, et il n'avait fait que mettre davantage en relief tout ça. Elle aurait sans doute mieux fait d'essayer d'y voir plus clair quand elle était gamine, aujourd'hui c'était compromis. Cillian était entouré d'un certain mystère pour elle en fait. Les premières fois qu'ils se sont vus, elle n'avait jamais été polie ou agréable avec lui, mais lui, il continuait à être le gentil nouveau frère patient avec sa petite sœur. Et elle détestait ça. Complètement. Une part d'elle-même avait donc du décider qu'elle ferait tout pour le détester. Même si ce n'était pas le cas. Pas vraiment. Ce qu'elle détestait, c'était juste ses sentiments conflictuels qu'il créait en elle. C'était donc automatiquement retombé sur lui, tant pis. Et là, elle était plus en colère qu'elle ne l'avait jamais été face à lui. La dernière fois qu'elle avait ressentie une telle colère ? Elle ne s'en souvenait pas. Sans doute n'était-ce jamais arrivé... Bref, si Cillian n'avait pas envie de la voir péter les plombs en direct, il avait tout intérêt à lui répondre correctement.

Il se passa alors une main dans les cheveux. Le même geste qu'elle avait eu envie de faire tout à l'heure. Et il ne suffisait pas de plus pour que cette envie lui revienne en pleine face. Mais c'était quoi son problème, bon sang ! C'était Cillian, elle avait toujours vu sa crinière boucler, elle n'avait jamais eu une telle envie, avant ! D'un autre côté, elle évitait toujours de le regarder trop longtemps... Elle parvint finalement avec peine à repousser cette envie stupide et Cillian lui semblait redevenir sérieux, tout en se mordant l'intérieur de la joue. « Bien sûr… » Bon, au moins il semblait avoir de nouveau la raison. Il se pencha en avant et lui fit signe de faire de même. Elle lui obéit. Même s'ils semblaient seules pour le moment, il valait mieux être sure que personne ne les entendent. Ils n'allaient tout de même transformer cette histoire en ragot. Eile Domhan en raffolait des ragots. Et s'il y avait bien une chose que Saskia voulait éviter, c'était d'en faire partie. C'était déjà arrivée. Mais que sur des trucs faux jusque là. Les rumeurs lui donnait des centaines d'amants. Cela la faisait bien rire quand même. Mais cette histoire ne la ferait pas rire du tout. Elle devait rester entre Cillian et elle. Et personnes d'autres. Elle eut une pensée fugitive pour Alana qui pouvait lire sur les lèvres, mais non, elle ne la voyait nulle part. Et puis, Nana, elle pourrait lui faire confiance si elle lui demandait de se dire. Le plus affreux, se serait si leurs parents venaient à le savoir. Ce serait la catastrophe. Elle imaginait déjà le visage peiné de sa mère. Il fallait qu'elle tire cette histoire au clair avec Cillian. Le plus vite possible. Elle se concentra donc sur lui, attendant son explication, et faisant tout son possible pour ne pas laisser son regard dériver sur les lèvres du jeune homme. Puis il se mit à parler. En murmurant, en ton qui lui fila des frissons. « Je suis ici parce que je pense avoir découvert une nouvelle espèce de crustacé. Et toi ? » Elle resta là un moment, les yeux grands ouverts, la bouche aussi, carrément sous le choc. Il lui fallut quelques instants pour que les informations parviennent totalement à son cerveau. Il n'en restait finalement plus qu'une : il se moquait d'elle. « NAN MAIS TU TE FICHES DE MOI ? » Des chuts intempestifs se firent alors entendre un peu partout dans la bibliothèque. Elle avait peut-être un peu crier, mais c'était plus fort qu'elle. Il jouait avec ses nerfs et ça l'amusait le bougre ! Elle garda son regard planter dans le sien, comme si elle l'affrontait du regard. Elle aurait pu le gifler, mais s'en abstint. Elle préférait éviter la violence. Elle préférait la violence de son regard. Même s'il semblait que cela ne faisait pas grand chose au jeune homme. Les poings serrés sous la table, elle tenta de contenir un peu sa rage qui bouillonnait de plus de plus. « Tu veux faire comme si de rien n'était ? » Elle tentait de murmurer, mais avait bien du mal. C'était un son entre le murmure et la parole normale qui sortait. « On va faire comme ça alors. Mais ne m’appelle plus jamais Sassy dans ce cas. » Si vraiment il voulait la surnommer comme son père, elle voulait au moins qu'il soit honnête avec elle. Pas de réponses, pas de surnoms. Elle se réinstalla dans sa chaise et reprit son livre, non sans lui jeter un dernier regard assassin.

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Si elle avait eu 20 ans de moins, Saskia aurait certainement pris une boudeuse, croiser les bras sous sa poitrine et tourner la tête sur le côté pour ne plus voir Cillian. Histoire qu'il comprenne bien qu'elle n'était pas contente. Comme si c'était pas déjà évident. Mais elle n'avait pas 8 ans, donc à la place, elle lui demande d'arrêter d'utiliser son surnom. Ce n'était pas vraiment une réaction plus adulte dans le fond. Mais elle s'en fichait. Et puis c'était la seule chose qu'elle pouvait lui enlever aussi. Surtout que maintenant, elle savait qu'il comprenait l'entière signification de ce surnom, ce n'était donc pas entièrement des paroles en l'air. D'un autre côté, elle savait aussi qu'il en avait toujours fait à sa tête pour ça. Pourquoi cela changerait maintenant ? D'autant plus qu'elle avait osé lui dire de continuer. Et ça, elle le savait, ce n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. En réalité, la seule chose qu'elle pouvait vraiment faire, c'était d'arrêter de lui répondre et de se remettre à faire ce qu'elle était venu faire à l'origine. Elle tenta donc de se plonger dans les livres. Au moins, elle n'avait pas de lecture, juste à regarder si les photos pourraient satisfaire Mélusine. « Comment désire tu que je t’appelle ? » Elle releva les yeux vers lui, tandis qu'il refermait son livre. C'était maintenant qu'elle avait décidé de l'ignorer qu'il se décidait à lui accorder son attention ? Mais il faisait tout à l'envers ! Elle lui aurait d'ailleurs bien dit de ne pas l'appeler tout simplement. Cela lui faciliterait les choses. « Soeurette ? Non, tu as toujours été contre le fait qu’on nous voit comme des frères et sœurs… » En effet, cela avait toujours eu le don de l'énerver. Comme la fois où elle lui avait dit qu'elle le détestait. Si elle avait sortie une telle horreur, c'était tout simplement parce qu'encore une fois, on oubliait sa famille. Enfin sa famille à la base. Celle qu'elle avait avec son père. Et Cillian avait eu l'excellente idée de la suivre. En y réfléchissant, il avait été bien souvent la victime de ses humeurs. Mais cette fois-ci, elle ne lui dit rien, se contentant de suivre le mouvement de son stylo sur ses lèvres. « Saskia, je ne le ferait pas, je ne l’ai jamais réellement fait… » Là encore, son regard était happée par le stylo, coincé entre les dents du jeune homme. Elle se fit la réflexion qu'elle devait avoir un problème. Un sérieux problème pour subitement trouvé des lèvres, qu'elle avait vu pratiquement tout les jours pendant des années, sexy. « Je peux peut-être tenter des petits surnoms affectueux… ? » Cette fois-ci, elle quitta enfin ses yeux du stylo. Ou des lèvres de Cillian. Elle plissa les yeux. Elle n'aimait pas du tout la direction dans laquelle il menait la conversation. On ne lui avait que rarement donner de surnoms affectueux. Elle laissait peu de gens lui en donner aussi. Et les rares ne s'étaient fait entendre que dans des moments intimes. Et elle n'avait pas du tout envie d'imaginer Cillian dans ce genre de moment. Quand à dire si elle aimerait ou pas... Valait mieux ne pas se perdre dans se genre de conjecture. Puis il ria. Faisant immédiatement éclater son demi-fantasme. Comme une bulle de savon qu'on touchait et qui éclatait en plein vol. Il prenait un malin plaisir à jouer avec elle. Quand à elle, elle perdait la tête. Puis il se leva, s'approcha d'elle, se pencha vers elle. Il était prés beaucoup trop près. Les battements de son cœur accélérèrent subitement. « Que dirais tu de … » Il marqua une pause. Légère, mais suffisante pour que son regard s'accroche au sien alors qu'il reprit la parole. « Estrella ? » Les yeux vissés au sien, elle ne put que comprendre que la langue choisit n'était pas anodine. Deux secondes plus tard, il était partie.

Quand Mila avait décidé de se remarier, elle avait raconté l'histoire d'Yvan. Celle de la mère de Cillian. Elle avait tenté, de cette manière, de lui montrer que son futur frère était aussi malheureux qu'elle d'avoir perdue l'un de ses parents. Ça n'avait pas suffit à la gamine têtue qu'elle était à l'époque. Mais elle avait toujours garder dans un coin de son esprit que Cillian avait donc des origines espagnoles. Sauf que ne l'ayant jamais entendue utiliser la langue, s'était restée là, dans un coin de son esprit. Quand à son espagnole à elle, il n'était pas si mauvais que ça. Même si elle n'avait jamais aimé l'école, les langues étrangères, c'était son truc. Sans doute son envie de voyager, de voir le monde. De quitter cette ville, surtout. Elle ne pratiquait pas depuis très longtemps et aurait sans doute bien du mal à parler correctement la langue. Mais elle pouvait encore comprendre quelques mots. Et se rendre compte que son accent à lui, était parfait. Elle était encore choquée de la réaction du jeune homme. Il l'avait appelé étoile...

Saskia savait très bien qu'il y avait plusieurs raisons qui pouvait pousser une personne à en embrasser une autre. La jalousie, la vengeance, la colère... Presque tout les sentiments en réalité. Il n'y avait que dans les films que seul l'amour était la raison d'un baiser. C'était donc difficile de penser que c'était la raison qui avait poussé Cillian l'embrasser. En fait, elle avait même mis cette solution tout en bas de sa liste. Sûrement aussi parce que se serait la meilleure façon pour qu'elle se mette à cogiter sur ses sentiments à elle. Ce qu'elle évitait depuis le départ. Elle passa finalement ses mains sur son visage, dépitée, perdue. « Et merde. » Marmonna-t-elle alors en se levant. Elle laissa de nouveau ses affaires là, sur la table, et se mit à la recherche de Cillian.

Comme elle le pensait, elle le trouva au rayon d'océanographie. Comme elle pouvait sans douter. Doucement, elle s'approcha de lui. Elle chercha un instant par quoi commencer. Quoi demander. Maintenant que sa colère était retombée, c'était moins facile de dire quelque chose. Elle prit finalement une légère inspiration et attrapa de nouveau une mèche de cheveux. « Pourquoi une étoile ? » Murmura-t-elle finalement. Elle avait aussi envie de lui demander pourquoi il ne parlait jamais en espagnol. Il aurait pu le faire avec son père. Mais quelque chose lui disait que c'était une question à ne pas poser. Comme elle ne voulait pas qu'on lui demande la signification de son tatouage.

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Réfléchir aux conséquences n'avaient jamais été le genre de Saskia. Elle agissait et voyait après le résultat. C'était ce qu'elle avait fait en quittant la fac précipitamment, pour revenir en ville. Elle l'avait fait sans réfléchir au fait que sans diplôme, elle allait avoir bien du mal à trouver du boulot. Elle avait ainsi cumulé pendant longtemps les petits boulots. Les établissements de la ville n'avait plus aucun secret pour elle. Puis elle avait eu la chance de tomber sur l'annonce de Mélu. Une chance encore plus énorme qu'elle l'embauche. Et elle n'avait pas davantage réfléchis à cet instant en poursuivant Cillian dans les rayonnages. Et sans doute encore moins en demandant une explication à ce surnom. Si elle l'avait fait, sans doute serait-elle restée à sa place, à faire les recherches que lui demandaient Mélusine, plutôt que de les oublier -momentanément- sur la table. Si elle avait pris le temps d'avoir une courte réflexion, elle aurait sans doute compris qu'elle prenait le risque de faire voler en éclat l'équilibre de leur étrange famille. Elle se serait aussi rendue compte qu'aucun retour en arrière ne serait possible. Et quand elle sortirait de cette bibliothèque tout serait différemment. Non, elle ne réfléchissait pas à tout ça. Mais Cillian devait le faire, puisqu'il prit son temps pour répondre. Elle lui laissa ce temps. Gardant ses yeux rivés sur lui, suivant tout ses mouvements. Son soupir, sa main dans ses cheveux. Puis il se tourna finalement vers elle. Et avant qu'il ne prenne la parole, Saskia avait l'impression que son cœur c'était mis en pause. Comme s'il attendait la réponse du jeune homme pour repartir. « L’étoile représente depuis toujours, la lumière, l’harmonie, la beauté et la perfection. Elle est le symbole des cinq éléments ou des cinq sens de l’être humain. Bref, c’est elle le centre de l’univers et un guide par sa lumière. » Et il repartit, dans une course encore plus folle. Mais qu'est ce qu'il disait, bon sang ! Harmonie ? Beauté ? Perfection ? Et le pire de tous, centre de l'univers ? Il pouvait pas penser tout ça, c'était impossible. C'était... Non, elle n'était même plus capable d'une pensée cohérente. Elle restait là, plantée, ses yeux rivés aux siens. Il n'aurait plus manqué qu'elle se retrouve avec la bouche ouverte pour avoir vraiment l'air ahurie. Personne, non jamais personne, n'avait dit une telle chose sur elle.

Puis il traversa le court espace qui les séparaient, s'emparant de son menton. Avant de caresser, froler ses lèvres du pouce. Une seule pensée semblait se répéter dans l'esprit dans l'esprit dans Saskia : il va m'embrasser. Et là, elle ne pouvait douter de ce qu'elle ressentait. Ce n'était pas comme dans la cave où il l'avait pris par surprise. Là, elle pouvait voir les choses arrivés. Et dans un sens, elle les avait même provoquées. Elle voulait qu'il embrasse. Elle avait même l'impression que son corps entier ne réclamait que ça. « Et puis… lava fundida c’était trop long… » Complètement perdue, happée par Cillian, c'est à peine si elle écoutait, comprenait ce qu'il disait. L'espagnol traversa les réseaux embrumés de son cerveau. Lave fondue. Encore une fois, elle ne voyait pas où il voulait en venir avec ce surnom mais elle ne se risquerait pas à le demander cette fois-ci. Elle ne pensait même pas à le demander, en réalité. Elle ne pensait tout simplement plus. Oubliait où ils étaient. Les éventuels regards qui pourraient les surprendre. Elle oubliait qu'ils étaient sensés se comporter comme des frères et sœurs. Elle oubliait tout jusqu'à ce qu'il ne reste plus que elle et lui. Cillian et Saskia. Saskia et Cillian.

« Hmm.. » Lui ne semblait pas encore avoir tout oublié. Il eut le bon sens de revenir à la raison et de se reculer. Pas beaucoup, mais juste assez pour qu'elle se souvienne enfin et que le rouge lui monte aux yeux. Elle en eut le souffle coupée et s'adossa alors au rayonnage. Elle n'osait même plus le regarder, se contentant de ses pieds. Elle pouvait aussi voir sa poitrine se lever et se rabaisser au rythme de sa respiration. Stupide bustier qui la serrait bien trop. Mais quel idée de mettre un truc pareil. « Voilà pourquoi, étoile. » Elle eut un frisson en entendant de nouveau le mot étoile. Ce mot n'aurait plus du tout la même signification pour elle. Plus jamais. Petit à petit, elle sembla reprendre contenance, récupérer ses moyens. « Comment... ? Je... » Bon la parole n'était pas encore totalement revenue. Elle n'osait même pas lever les yeux vers lui. La cave devenait officiellement l'endroit qu'elle détestait le plus au monde. Elle aurait du réfléchir aux conséquences. Une mauvaise habitude que d'agir avant de réfléchir. Elle parvint finalement relevé la tête et à regarder Cillian. Elle scrutait son visage en quête de réponse dont elle n'était même pas sure de connaître les questions. « Comment tu peux... ? J'ai toujours été une véritable peste avec toi. » Et c'était peu dire. Elle a été pire qu'une peste. Elle était un monstre avec lui. Vivre avec elle sous le même toit avait dû être un véritable calvaire pour lui. Et pourtant, il était là, à lui dire les plus belles choses qu'elle n'avait jamais entendue.

Puis finalement, pour la première fois de sa vie, Saskia se mit à réfléchir aux conséquences. Elle se rendit alors compte qu'elle était, tout simplement, en train de plonger dans les problèmes.

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Déstabilisée était encore un mot trop faible pour exprimer vraiment ce que ressentait Saskia. Perdue l'était également. Mais elle ne trouvait même pas de mot assez puissant pour l'exprimer. Sans doute fallait-il faire un amalgame de plusieurs termes pour parvenir à vraiment comprendre ce qu'elle ressentait. Elle se sentait à fleur de peau et plus fragile qu'elle ne l'avait jamais été. Deux sentiments qu'elle ne ressentait que très rarement. Et toutes les fois où cela était arrivé, c'était en rapport avec ses parents, les deux personnes qu'elle aimait le plus au monde. Se rendre compte que Cillian pouvait déclencher aussi ce genre de sentiments chez elle, ne l'aidait pas à aller mieux, au contraire. Cela ne faisait que la perturbée davantage. Et malheureusement, elle ne savait pas du tout comment enclenché la marche arrière maintenant. « Comment je peux.. quoi ? » Elle pencha la tête sur le côté, comme agacé. Il voulait vraiment qu'elle mette des mots sur tout ça ? C'était trop lui demander. Beaucoup trop. Si elle n'arrivait pas à trouver des mots pour exprimer ses sentiments à elle, elle ne pouvait pas le faire pour ceux de Cillian. Et d'autant plus alors qu'il se penchait de nouveau vers elle. Elle ne pouvait même pas reculer, adossée à l'étagère. Elle était comme prise au piège. Elle n'était pas sure de vouloir le faire, mais savoir qu'elle n'avait même pas cette possibilité, avait le don de lui faire peur. Ce qui était stupide. De quoi pourrait-elle avoir peur ? Ce n'était pas comme si Cillian lui ferait du mal. C'était elle la plus violente des deux. Et puis elle avait chopé une drôle de manie de se perdre dans son regard quand il était trop près. Et elle recommençait déjà. Et ce fut encore pire lorsqu'il replaça sa mèche de cheveux derrière son oreille. Elle perdait de nouveau le contrôle des battements de son cœur. Ce dernier semblait décidé à tambouriné, tout en ayant quelques ratés. Quand à sa respiration, elle devenait de plus en plus difficile. « Peste… n’est pas le mot que j’emploierais… » Il eut un petit rire alors. Un rire qui glissa sur elle, la laissant frissonnante. Il était près beaucoup trop près. Sans même s'en rendre compte, ses mains agrippèrent la bibliothèque derrière elle. Comme si elle avait besoin de se cramponner à quelque chose. Comme si elle allait tombée dans le vide. « Tu étais… un animal blessé. » Il semblait avoir vu clair en elle toute ses années. Il était peut-être le seul. Même sa mère avait eu du mal à comprendre la colère de sa fille. Elle comprenait sa tristesse, mais pas sa colère. Apparemment, Cillian, lui l'avait compris. Et cela n'aidait pas Saskia à se sentir mieux. Elle en avait même maintenant le tournis. Et se sentait de plus en plus prise en étau. Bon sang, mais il lui arrivait quoi ? « Comme un python sans canines… » Et il ria encore. Elle, elle en était incapable. Elle respirait de plus en plus mal. « Un serpent ou une peste, où est la différence ? » Parvint-elle à murmurer dans un souffle. Elle n'aimait pas vraiment être comparé à serpent. Il y avait mieux quoi. Passer d'une étoile à un python, c'est moyen quand même.

Elle ne comprenait plus ce qui lui arrivait. Elle se sentait nauséeuse, elle avait le souffle-court, un léger vertige. La dernière fois qu'elle avait ressentie ça c'était dans cette foutue cave et parce qu'ils étaient enfermés à l'intérieur. Elle comprit alors ce qui lui arrivait. Et elle n'aimait pas du tout ça. Après, une légère claustrophobie, voilà que cela s'empirait. Une claustrophobie psychologique. Elle posa une main sur le torse de Cillian, pour l'éloigner un peu d'elle. En y réfléchissant, le toucher n'était peut-être pas la meilleure idée du monde. Elle ne faisait que le sentir plus proche d'elle. « Tu peux réculer, s'il te plait ? » Parvint-elle à murmurer finalement. Était-ce vraiment parce qu'elle s'était sentie prise au piège par cette situation. Par cette discussion. Sans doute. Elle avait l'impression que Cillian cherchait à la pousser à dire des choses auxquels elle ne voulait même pas penser. Elle était poussée dans ses retranchements et ça ne l'aidait pas. Finalement, comme dans la cave, elle ressentit le besoin de s'asseoir. Faute de chaises à porter de main, étant incapable de faire quelques pas, elle s'agenouilla directement. Comme la dernière fois, elle posa sa tête sur ses genoux. Et dire que personne n'était au courant et Cillian, lui avait droit à deux crises devant lui, fantastique. Elle n'aurait pas du le suivre, elle aurait du finir son boulot et rentré chez elle.

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laisse jamais personne te faire croire que tu ne mérites pas ce que toi tu veux

Saskia n'avait jamais été inquiète de sa claustrophobie, tout simplement parce que les crises étaient rares. A Eile Domhan, il n'y avait pas de cabine d'ascenseur exiguë dans laquelle elle aurait pu se sentir mal. Ou n'importe quel autre endroit où cela pourrait arriver. Lui donner ce genre de crise. La bibliothèque, elle n'aurait jamais cru que ce soit possible de se sentir dans cette état. Bien qu'elle n'aimait pas l'endroit, il était grand, sans énormément de mur et surtout, il y avait suffisamment de fenêtre pour qu'il lui suffise de tourner la tête pour voir l'extérieur. C'était la première fois que ses sentiments lui donnaient une crise. Il fallait croire que des tas de choses pouvaient donner des sensations d’enfermements. Elle espérait vraiment, qu'elle vivait ça pour la première et la dernière fois. La tête sur les genoux, et ses bras autour. Elle cachait même les larmes qui perlaient au bord de ses yeux. Elle n'était pas sur que montrer à Cillian qu'elle pleurait -ou sur le point de pleurer- soit la meilleure idée du monde.

Elle entendit un froissement de tissus, et sentit que Cillian s'était éloigné. Elle devinait plus qu'elle ne le voyait qu'il s'était assis au sol à son tour. « Sassy… » Sa voix lui paraissait si douce à l'oreille. Saskia se rendit subitement qu'elle aimait le son de la voix du jeune homme. Sans doute avait-elle voulu l'ignorer ça aussi, comme tant d'autres choses. Quand à l'emploi du surnom tant redouter, il lui semblait que plus jamais elle ne se plaindrait de l'entendre. Et c'était toujours mieux que tout les autres surnoms en espagnol qu'il pourrait trouver. Ceux-là avait le don de la perturber bien plus que le pauvre petit Sassy de son papa. Bon sang, mais qu'est ce qu'elle allait faire maintenant ? « Il faut que tu respire à fond… » Elle ne s'était même pas rendue compte à quel point sa respiration était sifflante et rapide. Elle tenta de suivre le conseil de Cillian et pris de profonde inspiration, tentant de contrôler sa respiration. Un médecin lui avait aussi conseillée de tenter de caler sa respiration sur celle de quelqu'un d'autre. Elle n'avait jamais pu tester cette technique, étant donné que la plupart du temps, elle était seule pendant ses crises. C'était le moyen de tenter, elle se concentra alors sur la respiration de Cillian, avant de se rendre compte qu'il faisait de même. Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme. Dommage pour le jeune homme, il ne pourrait pas le voir. Mais elle, elle se demandait subitement s'il n'avait pas déjà fait ça par le passer. Faire des choses discrètes, sans que personne ne s'en rende compte pour elle. En fait, si, elle le savait déjà. Il y avait déjà l'emploi du surnom Sassy. Caler sa respiration sur lui semblait fonctionner, elle commençait déjà à respirer plus calmement, plus normalement. « Et si tu me racontais plutôt ce qui t’a emmenée à t’enfermer dans une bibliothèque par un jour ensoleillé ? » Il devait se souvenir de qu'elle lui avait demandée la dernière fois. De parler. D'occuper son esprit par autre chose. Cela l'avait vraiment aider la dernière fois, Il fallait dire que la conversation avait eu de quoi la captiver. Sa main sur ses cheveux l'avait aidé. Mais elle ne se permettrait pas de lui demander ça maintenant. Déjà avant elle ne se le serait jamais permise. Aujourd'hui cela semblait plus que compromis. « Mélu. » Répondit-elle finalement, dans un murmure. Elle releva la tête, sans pour autant savoir ouvrir les yeux. Elle se contenta de la garder adosser à l'étagère. Pas très confortablement comme position, mais elle n'avait pas encore la force de se lever. « Le papillon sur ma tête la subitement inspirée. » Elle pointa le dit objet du doigt. Elle aurait mieux fait de s'abstenir les folies aujourd'hui. Et encore une fois, c'était sa faute à lui. Bon, un peu d’honnêteté ne ferait pas de mal. C'était sa faute à elle, parce qu'elle n'était pas capable de voir plus loin que le bout de son nez. Pas capable d'affronter ses propres sentiments. Enfin, ce n'était pas le sujet, là. Et parler ça lui faisait du bien. « Du coup elle m'a envoyé chercher des livres avec des images susceptibles de l'inspiré. En fait, je suis pas son assistante, mais sa servante. » Dit-elle avec un sourire. Elle parvint finalement à ouvrir les yeux. Elle scruta de nouveau Cillian du regard. Elle donnerait beaucoup pour savoir ce qui se passait dans sa tête à cette instant précis. Pourtant, elle n'était pas sur que ce soit la meilleure idée du monde. Elle avait du passer sa vie à le repousser, à l'ignorer. Elle en avait fait le membre de sa famille qu'elle ne voulait pas voir. Celui sur qui elle passait toujours sa mauvaise humeur. Même si elle ne savait pas du tout comment prendre le baiser, l'étoile et tout le reste, elle se promit une chose, d'arrêter ça. Il méritait au moins qu'elle soit un peu plus gentille avec lui. Bon pas dit qu'elle allait arrêter de s'énerver pour rien, de bouder et de faire sa tête de mule. C'était Saskia, quand même. Elle pouvait au moins arrêter de s’énerver sur lui dès que quelque chose allait de travers dans sa vie. Elle abaissa alors se genoux, s'installant en tailler et se pencha en avant. Elle réduisait l'espace qui les séparaient juste d'un chouia, mais c'était déjà ça. Puis, elle posa sa main sur la jambe du jeune homme qui était étendue à côté d'elle. C'était un tout petit geste, mais au moins, pour la première fois, c'était elle qui faisait le premier geste. En temps normal, cela avait toujours été lui. Cela changeait un peu. « Merci et désolée. » Des raisons pour le remercier et pour s'excuser, elle en avait des tas, mais elle ne les citeraient pas. Elle se décida finalement à se relever. Elle dépoussiéra son pantalon et rajusta son bustier. Il était peut-être temps qu'elle se remette à son boulot. Mélusine allait l'attendre. Elle hésita un instant, puis finalement elle se tourna vers Cillian et lui tendit la main, pour l'aider à se relever. Bon, il n'avait sûrement pas vraiment besoin d'aide, mais elle s'était promis d'être plus agréable et ce geste était, avant tout, symbolique.