Aujourd'hui j'avais décidé que je ne faisais rien. Pas même répondre à mon foutu téléphone qui ne faisait que sonner. A croire qu'il était équipé d'un radar pour quand j'étais là! Donc je l'avais abandonné sur le lit pendant que je me prélassais dans le canapé devant un bon merlantfrit de film. En entendant mon ventre gargouiller je mis pause pour me mettre en quête d'un encas bien mérité. Sauf que forcément il n'y avait plus de glace ni de gâteaux. Je ne pouvais décemment pas continuer mon film le ventre vide. De 1: parce que le principe même du légumage devant la télévision requiert de la nourriture, et de 2: parce que les gargouillements de mon ventre finiraient par distraire mon attention de l'écran. Résignée, j'attrapais vivement mon sac à main, enfin celui de Pepper...bref le notre quoi, et sortis en direction du supermarché.

Le caddie plein à craquer de gâteaux, glaces et confiseries en tout genre je me dirigeais tranquillement vers les caisses lorsque je l'aperçu. Il était là, tout penaud en train de regarder les gâteaux en se tortillant les mains. En voilà un qui ne voulait surtout pas rater son coup pour le choix de la garniture! Je m'approchais discrètement de lui, il était mignon le ptit loulou! Bon un peu mal fagoté mais plutôt pas mal dans le genre timide. Il me faisais penser aux jeunes garçons qui viennent juste de sortir de l'adolescence et qui devraient se comporter en adultes mais restent bloqués pendant la transition et gardent toute leur timidité et leur gaucherie et ça me faisais craquer. Personnellement j'aurais préféré avoir des mecs comme ça au téléphone plutôt que ces vieux pervers! Quelqu'un en manque de compagnie et peu sur de lui, ça se trouve il n’appellerait que pour avoir quelqu'un à qui parler le soir seul dans son lit. Ouais, c'était une chouette idée!

Tout à mes pensées, je remarquais qu'il tentait désespérément d'attirer l'attention de la vendeuse ayant manifestement choisis un gâteau dans la vitrine. Je le regardais se manifester le moins possible et bien sur cela ne rata pas la vendeuse l'ignora superbement. Encore une gourde qui préférait surement les grands mecs baraqués (briseurs de coeurs dans le même temps). Je n'y tins plus, je hélais la gourdasse avec peu de délicatesse: "Euh s'il vous plait! Vous voyez pas que le monsieur voudrait être servi?!"
Du coin de l'oeil je le vis sursauter et fixer des yeux horrifiés sur moi, je tirais la langue et lui fis un clin d'oeil coquin. Bah quoi! je l'aidais et en plus il m'en voulais?!