Tu allais devenir folle et encore heureuse qu’une de tes bêtises t’eût donné le droit de partir plutôt aujourd’hui. C’était toujours comme ça que ça ne finissait, soit avec un regard accusateur et aucune parole où vous aviez le don de vous prendre le chou pour un rien Jeremiah et toi. Mais en même  temps qu’est-ce que cet imbécile avait dans le crâne pour te hurler dessus. Jamais de ta vie tu n’avais été autant maladroite et encore là, tu arrivais à marcher visiblement énervée avec des talons de dix centimètres de haut. Tu ne te ferais surement jamais à l’idée qu’on soit comme ça avec toi, froid distant, alors qu’à ton habitude, tu étais toujours assez adroite et franche à toujours dire ce que tu avais sur le cœur. Mais avec lui c’était tout aussi simple, tu n’y arrivais franchement pas. Il te boquait et ça te frustrait. Comme tu le disais à Darren, il avait cette attitude que tu n’arrivais pas à déchiffrer depuis que tu bossais avec lui, tu en devenais folle de lui à en perdre la boule et tu refusais de l’admettre, car l’amour, ça n’existe pas, juste dans ces putains de bouquins que tu lis avec tant d’attention. Pourtant, tu étais désemparée, en proie à des larmes de rages, alors que tu claquais tant bien que mal le port de l’officine qui te serait revenu si tu avais eu une paire de couilles aux lieux d’une paire de seins. C’était pourtant clair, c’était de la discrimination à l’état pur qu’avait fait ton grand-père.

Sac à main sur l » épaule, manteau noir et long t’arrivant aux genoux et tes dit talons, tu marchais en sentant l’air froid aller et venir sur ta peau comme les claques qu’il devait avoir envie de te mettre à chaque fois que tu ouvrais la bouche, il n’avait de cesse de t’envoyer des critiques au visage. Mais qu’est-ce que tu y pouvais alors que le problème c’était lui et rien que lui ? Jeremiah n’avait qu’à s’en rendre compte lui-même et si ça continuait de toute façon, il devrait trouver une autre personne pour s’occuper de s boutique, ta cousine Mandy par exemple, une beauté fatale tout aussi froide que lui. Enfin, tu commenças à ralentir l’allure, regardant si Darren ne t’avait pas envoyé de SMS comme à son habitude, mais à cette heure-là il ne devait pas être rentré de sa pêche ou venait d’y partir pour une pêche de nuit. Rien, que dal. Tu te sentais presque seule ne sachant pas vraiment où tu allais.

Pourtant sans en avoir pris conscience tu t’étais retrouvé sur Deireadh Street, et une agitation toute particulière y régnait depuis le « suicide » de ce pauvre Fitzpatrick. Quand l’idée lumineuse du calme de ta peine et venue à l‘esprit. Clio devait être dans le coin comme elle était assistante au commissariat de police. Tant pis pour son emploi du temps chargé, tu achat deux dount ‘s à un marchand ambulant avant d’entré dans la grande bâtisse. Par chance, on te demanda de suite ce que tu venais faire là et tu nommas Clio et n t’y conduisit rapidement. Pour une fois que quelques choses te réussissaient depuis environ trois mois. Sans peine, tu frappas à la porte attirant l’attention de Clio seule dans le bureau, son responsable étant sûrement dehors. Tu jetas les gâteaux sur la table en prenant place en face d’elle, les joues rougies et les yeux bouffis. « Je crois qu’il va me falloir un défi de taille. Tu veux pas sortir de tes dossiers et jouer un peu à la psy, je cris qui faut que je vide mon sac. »

Et en effet ce n’était pas peu dire que tu avais besoin de le vider, ce mec allait de te rendre dingue de lui sans qu’il ne le pense et sortir avec une fille et te briser le cœur sans qu’il comprenne pourquoi. En tendant le bras tu pris un gâteau en le portant à tes lèvres : « Ok, c’est un peu cliché le Dount’ s  chez les flics, mais c’est trop bon pour qu’on s’en passe avec le froid de canard qu’il fait dehors. » Tu croquas une bouchée avant de reprendre bouche vide : «  Je te jure que ce mec va me rendre dingue. Y n’a pas une place de libre ici pour que je retrouve du travail rapidement ? » Bien que cela était lancé sur un ton joueur et rieur, c’était peut-être bien vrai que dans peu de temps tu ais besoin d’un nouveau travail.

Clio avait sa petite tête de chien battu quand tu entras en trombe dans le bureau qu’elle semblait partagé avec un supérieur. Comme de juste. Pourtant, elle te montra un siège où tu pris place, non pas comme une dame, mais plus comme une clocharde qui venait de marcher au moins trois kilomètres en talons aiguilles de dix centimètres. Elle avait eu le geste qui t’avait fait ricané pour montrer q eu tu étais libre de te vider sur cet idiot de Jeremiah. Enfin, tu savais aussi que Clio avait un problème avec ceux qui avaient le don de te faire royalement du mal ou te sentir mal. Et pour la première fois depuis toujours, un homme te restait dans ta vraie vie sans que tu le cherches. Les seuls hommes que tu as eus dans ta vie étant ceux que Clio t’avait défié de draguer et de jeter. Ce qui en est durant vos soirées déjantées était agréable. Ne pas se prendre au sérieux, c’est ce que tu aimais avec elle. Tu jetas un œil à ton portable qui venait de sonner en émettant un sourire, Kath, la gérante de la boutique de vêtements venait de te demander de poser mercredi après-midi. Tant mieux tu éviterais cet abruti de patron au moins un temps. Puis tu commenças tes longues phrases pour Clio qui devaient se languir, si elle n’avait pas déjà deviné, le but de ta visite. Oui tu avais vraiment besoin d’un psy qui te comprenait et Clio devait être la mieux placée à ce moment-là.

Tu ris doucement quand elle te demanda si tu voulais maintenant qu’elle lui casse les dents. Elle avait de quoi te faire rire, tu la voyais bien tel un petit roquet face à un chien de chasse. Mais bon un bon coup dans son service trois pièces le calmerait peut-être. Tu passas une main sur ton front ne sachant pas trop par où commencer : « Ce mec me prend pour une véritable calamité. Je n’ai jamais été maladroite de ma vie et là en sachant qu’il est tout près de moi, j’arrive à perdre tous mes moyens. Jusqu’à en oublier ce que je fais. C’est n’importe quoi, je ne sais pas quel sort ce gars m’a jeté, mais ça me bouffe la vie. » Tu croisas les jambes gracieusement en ajoutant : « En plus j’ai l’impression d’être un morceau de viande ou bien un titre de propriété, sans moi là-dedans grand-père ne lui aurait rien donné de la boutique. Donc j’ai l’impression d’être là juste pour faire beau. Okay, il m’apprend quelques trucs pour des lotions. Mais ça ne va pas plus loin. Je suis bonne à ranger des trucs. » Et pourtant ce n’était pas ta bonne volonté qui manquait tu avais réellement envie d’apprendre des choses intéressantes. Et pourtant, il n’y avait rien d’autre que ses grands yeux qui te captivait. Tu croquas dans la sucrerie en ajoutant : « Tu y croirais toi, moi la fille qui ne croit pas à l’amour et à la bêtise qu’il engendre, tomber amoureuse d’un mec pareil. Ça serait comme le serpent qui se mord la queue. »

Tu regardas par la fenêtre alors qu’elle te cherchait un défi suite à ton allégorie sur les flics et les gâteaux qu’ils mangeaient à longueur de journée dans les séries. Quand elle te parla de Mils, tu avais remarqué la plaque sur le bureau d’à côté, et tu ajoutas en pouffant : « Tu veux que je drague ton supérieur pour avoir ses clés ? C’est débile, mais ça me va parfaitement, ça me fera sortir de la tête cet idiot fini… » Puis tu te retournas vers elle en ajoutant bas, plus tendrement : « Mais il a de ces yeux… » Tu fermes les yeux et fit une grimace : « Je deviens folle, je deviens folle, je te l’ai dit. ». Tu repensas au défi un instant, pour capter un flic hormis être une prostituée, une meurtrière ou une demoiselle en détresse tue ne voyait pas comment capter son attention… Et tu ajoutas : « J’ai le droit à quoi pour l’avoir ce trousseau ? Carte blanche ou une situation particulière ? »

C’était comme ça avec, toi, tu étais bien Bonnie de Bonnie and Clyde, toujours à tout mettre en œuvre pour réussir ton coup.

C’était toujours comme ça et la pauvre Clio devait vraiment avoir assez de toutes tes histoires avec cet homme que tu trouvais totalement chiant et mystérieusement envoutant à la fois. Jeremiah était la cause de ton malheur comme celle de ton fantasme et tu n’arrivais pas à te le dire à passer le pas de tes livres. Tu lisais tellement de livres fleurs bleues pour te sortir de ce quotidien que tu avais finalement peur d’affronter avec un homme en chair et en os à tes côtés ou en face de toi. C’était extrêmement compliqué et désagréable. Tu ne savais pas comment t’y prendre et c’était ainsi depuis toujours. Alors, comment faire pour qu’on te remarque malgré tout ce qu’il faut faire, tu savais que tu n’y arriverais pas. Tu avais peur de beaucoup de choses… Comme ta maladie ou bien Marley. Que ferait ta charmante cousine si elle savait que tu avais des vies sur ton patron ? Elle irait poser ses griffes dessus comme de juste. Elle avait toujours été comme ça. Et ça n’allait pas changer de sitôt avec la rancœur qu’elle te tenait d’avoir réussi à intégrer cette petite boutique familiale malgré tout. Et donc tu parais, tu parlais et Clio savait t’écouter comme toujours, tu ne savais pas faire autrement que de parler de tes malheurs et tu n’avais peut-être pas envie d’en sortir pour de bon. Parce que c’était ce qui faisait que tu sortais de tes habitudes… Métro, boulot, dodo ? Très peu pour toi, tu avais cette envie de changer du tout au tout ton quotidien et faire pâlir de jalousie toutes les jeunes femmes de ton âge.

Quand Clio te remit en place en te disant que finalement tu étais accro à lui, tu te redressas vivement n’entendant pas vraiment la suite de ses phrases. Toi accro de quelqu’un, c’était incroyablement faux, tu ne pouvais pas, il te rendait folle, mais tu n’étais pas accro à ce mec. Certainement pas, tu passas une main sur ton vissage pour te remettre du choc, c’était impossible que cela puisse t’arriver à toi. Comme Clio semblait bouger en prenant manteau et clés, tu la suivis étant toujours abasourdie parce qu’elle t’avait dit. Alors que vous étiez bras dessus dessous à la sortie du poste de police, tu demandas simplement : « Tu crois franchement que je suis accro ? » Mais tu la suivis en continuant d’argumenter sur la folie qu’il mettait dans ton petit corps de petite fille fragile. Jeremiah n’était certainement pas ton genre, alors pourquoi cet angelot de mort avait-il pointé son arc sur toi pendant que tu le regardais ?

Alors pourtant tu relevas un instant le défi de ton amie. Tu devais donc dérober des clés à un agent de police. Lesdites clés qu’il gardait précieusement dans sa voiture de police, il fallait donc que tu prennes sur toi. Enfin, tu n’avais pas grand-chose sur toi à ce moment-là de précieux ou autre chose. Des vêtements on ne peut pu classique et des bijoux que tu avais dû trouver sur le marché, par contre ils faisaient un certain effet. Rapidement, ton amie et toi vous retrouviez près du port là, où Fitzpatrick avait été retrouvé mort, tu regardas la scène derrière un énorme container, en souriant mesquinement. « Tu vas voir, je ne vais pas te décevoir au niveau de mon jeu d’actrice. » Ajoutas-tu à la brune en faisant aller tes cheveux tels Audrey Hepburn et ses yeux de biche légendaires ? Tu regardas Clio un instant avant de te pencher vers de l’eau croupie mélanger à de la boue devant vous dans une flaque. Tu aurais pu le séduire avec tes grands yeux, mais il était avec d’autres flics alors à quoi bon ?

D’un coup sec tu arrachas le bas de ton t-shirt basic sur ton ventre et l’autre au niveau du col dévoilant un minimum ton soutien-gorge. Tu tartinas te genoux de boue mouillée, laissant tes mains pleines de la même substance. Tu regardas Clio un instant avant de passer tes mains dans tes cheveux pour les mettre en désordre. « Tu ferais mieux de ne pas rester à quand il viendra chercher. » Puis tu pris un air faussement paniqué avant de commencer à courir vers le policier. De fausse larme de crocodile coulant sur tes joues. En criant à l’aide comme il le fallait avec une petite voix aigüe. Sans savoir qui était Miles, tu t’accrochas au premier flic que tu vis en ajoutant faussement terrifiée et à bout de souffle : « Je vous en prie, aidez-moi, il… Il a tenté de me faire du mal je… ». Faiblement, tu perdis l’équilibre, t’accrochant à bout de bras au tuteur de Clio. Tu avais toujours été une bonne actrice, alors qui pourrait voir que tu mentais avec ton air désepré et tes larmes qui coulaient le long de tes joues.