do you still believe in one anotherHarriett attrapa la main de sa sœur et porta un doigt à ses lèvres.
« Chuut. Ils doivent pas savoir qu'on est là. » Millicent porta sa petite main à sa bouche pour couvrir son rire. Elles préparaient leur coup depuis un moment maintenant, planquée sous le bureau de leur père. Elle avait tout prévue, le maquillage qui faisait peur, les cotillons à lui enlever en pleine figure. Oui tout était parfait et les jumelles n'attendaient que l'arrivée de leur père pour ça. C'était le plan parfait. La porte d'entrée s'ouvrit finalement, pour se refermer subitement.
« Tu ne peux pas continuer à faire ça James ! Nous avons une famille, des enfants à nourrir. Et toi tu ne penses qu'à courir le monde à travers le pays. » Le sourire des filles disparut de leurs visages. Elles n'aimaient pas du tout le ton qu'employait leur mère. C'était le même qu'elle utilisait pour les disputer quand elles faisaient une bêtise. Ce qui arrivait souvent, les jumelles devaient bien l'avouer. D'ailleurs, leur mère se réjouissait souvent qu'elles ne soient pas de vrais jumelles. Les choses auraient pu être pires d'après elle sinon.
« Mary-Ann, tu peux arrêté de dramatiser. Et où sont les filles, il ne manquerait qu'elles nous entendent nous disputer. » « Je ne dramatises pas ! Et puis elles sont dans le jardin ! » Les filles entendirent leur père poussé un long soupir. Elles pouvaient l'imaginer passer sa main dans ses cheveux, comme il le faisait toujours en général, lorsqu'une situation les dérangeait.
« Tu sais très bien qu'on ne manquera pas d'argent. Après tout, c'est pas ma paie qui nous nourrit mais l'héritage de mes parents. Et je ne parle pas d'une tournée mais de participer à un concert, en ville. » Les filles se regardèrent. Elles ne comprenaient pas l'aversion de leur mère pour la musique. Elles adoraient entendre les chants de leur père. Ils les endormaient presque tout les soirs comme ça, avec sa voix et sa guitare.
« Pour l'instant c'est un concert. Mais après ? Tu oublies les projets qu'on a construit. Acheter une plus grande maison, par exemple. » James eut un rire dur.
« Tes projets, Mary. Pas les miens. »Millie grimpa sur le lit de sa sœur.
« Maman m'a dit que tu pourrais pas venir avec papa et moi pour notre balade dans la campagne. » Ettie étouffa une quinte de toux avec sa main, avant de reprendre la parole.
« C'est vrai. Je suis trop malade. » Millicent prit une mine boudeuse et croisa ses bras sur son torse. Se voyage, juste tout les trois, elles en rêvaient depuis un moment maintenant. Et voilà que tout tombait à l'eau.
« Je veux pas y aller sans toi. » Harriett attrapa la main de sa sœur avec un sourire. Elle ne se souviendrait peut-être pas de cette conversation à cause de la fièvre, mais elle pouvait au moins soulager la culpabilité de sa sœur. D'autant plus que ce n'était pas comme si elles pourraient faire quelque chose ensemble pendant ce temps. Ettie était partie pour ne faire que dormir pendant un long, très long moment.
« Vas-y. Amuses-toi assez pour nous deux. Et la prochaine fois, c'est moi qui partirait toute seule avec papa. » Millicent quitta sa mine boudeuse pour laisser apparaître un mince sourire. Elle s'allongea finalement à côté de sa sœur.
« Tu guéris vite alors. » Ettie hocha la tête. Elles restèrent ainsi, jusqu'à ce que le sommeil les prennent. (…)
« Millicent ! Que fais-tu ici ? Je t'avais dit de laisser ta sœur se reposer. Il ne manquerait plus que tu attrapes sa grippe. » Les filles se réveillèrent doucement. Leur mère était là, au pied du lit. Elle poussa un long soupir.
« Ton père t'attend. Descends vite. » Millicent s'extirpa du lit. Elle avait presque passé la porte quand elle se stoppa. Elle fit demi-tour et courut déposer un baiser sur le front de sa sœur.
« Je te ramènerais un souvenir. » C'est avec une étrange appréhension que Harriett regarda sa sœur quitter la chambre qu'elles partageaient depuis leur enfance.
Harriett se réveilla en sursaut. Elle n'aimait pas ce qu'elle ressentait. Elle avait le cœur lourd, comme si quelque chose de terrible venait d'arriver. Elle passa une main sur son front. Elle était encore brûlante de fièvre. C'était certainement ça qui lui faisait se sentir ainsi. Elle avait beau n'être qu'une enfant, elle savait quand même que la maladie faisait croire des choses bizarres. Rien de mal ne s'était donc passé, tenta-t-elle de se convaincre en se rallongeant. Puis un cri perçant brisa le silence.
« Maman ?! » Elle avait reconnu la voix de sa mère, elle n'avait aucun doute dessus. Malgré la fièvre, elle quitta son lit et descendit les escaliers. Elle trouva alors sa mère effondrée, en larmes, à genou au sol. Autour d'elle, plusieurs policiers. L'un d'eux la remarque. Il échange un regard avec l'un de ses collègues et montre la petite d'un geste du menton. Puis il grimpe les quelques marches qui le sépare d'Ettie et s'agenouille devant elle.
« Tu t'appelles Harriett, c'est ça ? » Elle se contenta d'un hochement de tête, incapable de détourner son regard de sa mère. Les autres policiers tentaient de la relever, lui soufflant que sa fille la regardait.
« Si on allait dans ta chambre, Harriett ? » Elle suivit le policier dans l'escalier. Le reste de la nuit est comme dans le brouillard. Elle se souviendra juste du résultat. Son père est mort et sa sœur disparue. En grandissant, elle découvrira que son père avait été retrouvé dans sa voiture, sur le bas côté, le côté conducteur du la voiture totalement défoncé. Quand à Millicent, elle est toujours portée disparus à l'heure actuelle.
I don't care if heaven won't take me back« Maintenant, ça suffit Harriett ! Tu vas tout de suite enlever cette mine boudeuse de ton visage ! » Ettie avait beau essayer, elle n'y parvenait pas. C'était tout simplement plus fort qu'elle. Elle savait très bien qu'elle montrait juste l'image typique d'une adolescente en colère, mais elle ne pouvait tout simplement pas faire autrement. Quand sa mère lui avait annoncé avoir rencontré un autre homme, elle était tombée des nus, mais l'avait accepté. Son père était mort depuis des années maintenant, elle comprenait le besoin de Mary-Ann de refaire sa vie. Elle avait donc aussi accepté quand sa mère lui avait annoncé son intention de se remarier. Ce qu'elle avait mal accepté c'était la manière qu'avait eu sa mère de lui dire qu'elle allait avoir une demi-sœur. Elle avait même si tout simplement qu'elle allait avoir une sœur. Elle avait déjà une sœur. Et Ettie supportait mal la manière dont sa mère semblait vouloir effacer Millicent de leurs vies. Alors la fille de son futur beau-père pouvait être aussi mignonne qu'elle le voulait, Ettie refusait catégoriquement voir quelqu'un prendre possession de l'espace de Millie dans sa chambre. Et en montant dans la voiture pour la rencontrer, elle n'avait pu s'empêcher de prendre cette tête d'ados insupportable.
« Ettie ! Regardes mon dessin ! » Harriett posa sa guitare pour se tourner vers Juliet.
« Il est magnifique. » Harriett n'avait pas mis longtemps a apprécier la fille de son beau-père. La petite était tout simplement adorable. Une vrais boule d'énergie au sourire communicatif. Ettie n'avait pus qu'accepter la jeune enfant dans sa vie. Mais un peu moins les réactions de sa mère.
« Tu es vraiment l'artiste de la famille, Juliet ! » Déclara Mary-Ann et fixant le dessin de la petite. Mais cette dernière fronça les sourcils.
« Mais non ! C'est Harriett ! » « Tu parles de ses chansons ? C'est pas vraiment de l'art ça... » Ettie préféra l'ignorer, se contentant de reprendre sa guitare. Au fil des années, elle n'avait qu'une impression, que sa mère voulait tout faire pour qu'elle se sente plus du tout chez elle dans cette maison.
« Moi je trouve que c'est les plus belles chansons du monde ! » Déclara finalement Juliet avec un regard déterminé, sure d'elle. Un sourire prit alors naissance sur les lèvres de Harriett.
Elle avait pris cette décision il y a un moment déjà. Mais sa mère n'avait jamais semblé la prendre au sérieux, décrétant que c'était juste une déclaration d'ados en colère. Mais subitement, l'ados semblait être sérieuse en faisant ses cartons. Elle partait. Pour de bon. Et encore, elle aurait pu, elle serait partie il y a déjà deux ans. Une fois le lycée fini. Mais elle avait du mettre de l'argent de côté. Elle avait bossé dans un café, à mi-temps, à côté de cours de musique à l'université. Encore un choix qui n'avait pas plu à sa mère. En même temps, tout ce qu'elle faisait énervait sa mère.
« Tu peux pas partir comme ça ! » Harriett leva les yeux au ciel. Elle ne sentait même pas de tristesse dans la voix de sa mère. Juste de la colère. Elle perdait de son contrôle et ne le supportait pas. Harriett savait bien qu'elle était le boulet de sa vie. Le souvenir de son ancienne vie qui ne la lâchait pas. La seule personne vraiment triste, c'était Juliet. Assise sur le lit de Ettie, elle tenait une des peluches de la jeune femme avec un regard tellement triste, que cela fendait le cœur de la musicienne. Mais elle n'avait plus le choix maintenant. [color=crimson]« Je t'écrirais, c'est promis. » Mais Juliet ne lâcha pas un sourire.
« Tu veux garder cette peluche ? Comme ça se sera comme si j'étais toujours dans la chambre avec toi. » La petite se contenta de hocher la tête avec véhémence.
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