Mélusine & Saskia

here comes the inspiration

S'il y avait bien une chose que Saskia aimait chez elle, c'était ses cheveux. Elle en prenait un soin tout particulier. Les brossait, les chouchoutait. Elle avait une tonne de produit différents pour les rendre plus doux, plus soyeux ou plus brillant. Mais elle ne les attachait que rarement. Elle aimait les avoir libre. Et surtout, qu'il fasse une barrière invisible devant le tatouage qui ornait sa nuque. Pas qu'elle faisait tout pour le cacher, juste qu'elle voulait que ça reste discret. Elle laissait donc ses cheveux faire office de barrière personnel face aux yeux scrutateurs. Mais ce matin, elle avait envie de faire quelque chose d'eux. Pourquoi une telle envie ? Aucune idée, elle était là et c'était tout. Concentrée face à son miroir, elle mordilla légèrement sa lèvre inférieur. Il ne lui suffisait de pas plus pour penser à Cillian et à leur baiser. Enfin son baiser, elle n'avait pas bougé, elle. Et elle ne savait d'ailleurs toujours pas quelle attitude adopté. Elle aurait du le gifler, l’engueuler. Ou lui rendre son baiser. Ouais, c'était bien trop confus dans sa tête. Se concentrer sur ses cheveux, c'était un moyen comme un autre pour penser à autre chose. Attrapant sa brosse à cheveux, elle s'attela alors à la tache.

Plus d'une demi-heure c'était écoulé quand elle fut enfin satisfaite du résultat. Elle avait réussi à attacher ses cheveux en un chignon assez bas pour recouvrir en partie sa nuque. Sur son front, un bandeau qu'elle avait déniché dans la boutique d'antiquité de la ville. Un bandeau des années 20, noir, satiné. Sur le coté, un jolie papillon irisé. Saskia avait craquer dessus en le voyant dans la boutique. Mais jusque là, elle n'avait jamais réussi à le porter. Ce qu'elle aimait particulièrement, c'était le jeu de lumière qui apparaissait sur le papillon. Il avait des reflets verts et violets. Une beauté. Elle sentait déjà que sa patronne allait lui dire que c'était très burlesque. D'ailleurs, juste pour lui faire plaisir, elle avait enfilé son bustier rouge que Mélu affectionnait tant. Après tout, pour vendre de la lingerie, il fallait bien être sexy. Donnée envie au cliente d'être aussi belle qu'elle. Enfin c'était le genre de chose que pouvait dire Mélusine. Et jusque là, elle avait plutôt eu raison. Elle quitta finalement la maison, après un dernier baiser sur la joue de sa mère et une caresse sur la tête de Snoopy. Elle du faire un détour à la poste, la commande de tissu de Mélu venait d'être arrivée. C'est donc avec un énorme carton qu'elle entra dans la boutique. « Attends Sas' je vais t'aider! » Lui cria la voix de Mélusine, quelques part à l'intérieur. Avec le carton, elle ne voyait rien du tout. Son aide serait précieuse. Elle tenta de tourner la tête pour la voir. « Bonjour, Mélu ! Aides-moi, vite, ce carton pèse une tonne. Tu aurais commander des briques avec le tissu ? » Mais quelques secondes passèrent et Mélusine ne vint toujours pas l'aider. Elle semblait intriguer par la tête de Saskia. Cette dernière fronça les sourcils. « Mélu ? Quelque chose ne va pas ? » Et maintenant voilà que sa patronne avait la bouche grande ouvert. C'était quoi ce bordel ? Saskia se demandait si elle n'avait pas fait une bourde subitement.

Mélusine & Saskia

here comes the inspiration

Ce carton pesait vraiment une tonne. Saskia ne savait pas encore combien de temps elle pourrait tenir comme ça. Elle allait finir par le lâcher au sol et le choc allait faire voler des plumes dans tout les recoins du magasin. Mais heureusement pour elle -et pour les plumes- Mélu sembla se réveiller et l'aida à soulever le carton et à le porter jusqu'à la réserve. « Si quelque chose ne va pas? Alors ma chère Sas' tu viens d'ensoleiller ma journée! Je reviens toute suite! » D’ensoleiller sa journée ?! Saskia regarda sa patronne grimper les escaliers à toute vitesse, sans rien comprendre de ce qui se passait. Elle préféra ne pas trop se poser de questions et ouvrit le carton. Commençant à le vider et à la placer les nouveaux tissus reçus sur les étagères de la réserve. Elle était habituée à Mélusine et ses crises d'inspiration subites. Et le terme crise était vraiment bien choisis, dans ce cas là. Cela arrivait subitement sans aucune façon de s'y préparer. Sas' avait donc arrêter de se poser trop longtemps des questions et faisait son job. Tout simplement. D'un autre côté, elle aimait aussi cette ambiance. Une ambiance sans prise de tête, jamais programmé d'avance. Cela laissait la place à l'imagination et à la spontanéité. Saskia n'aurait pu rêvé meilleur job. Ni même meilleure patronne. « AAaahhhh!! ne bouges plus!! » Saskia eut un sursaut et se figea. Elle n'avait pas entendue Mélu revenir et cette dernière venait de la prendre par surprise. Elle était là, stoppée avec un pan de tissu en main, le bras en l'air. Et c'était s'en parler de l'état précaire de son équilibre avec un pied qui ne touchait presque pas le sol. Finalement, le coup de la meilleure patronne possible était peut-être un peu exagérée... « Surtout, tu ne bouges pas la tête!! » La tête ? C'était ça alors ? Le bandeau qu'elle portait avait réveillé l'inspiration de Mélusine. Le plus simple serait peut-être de l'enlever et de lui donner. Pourtant, elle n'osait même pas bouger. Elle devait l'avouer, Mélu lui faisait peur quand elle était dans ses états-là. Saskia tenta quand même de poser son pied au sol et de redescendre son bras. Autant évitez aussi la crampe. Elle put réussir sa manœuvre puisqu'elle vit, du coin de l’œil, que Mélusine tirait un tabouret pour s'installer. En même temps, Sas' n'aimait pas non plus la voir s'installer. Si elle s'installait, c'est qu'elle dessinait. Et si elle dessinait, elle était coincée pour un temps indéterminée sans pouvoir bouger sa tête. On ne se rend compte d'à quel point on bouge sa tête que quand on ne peut plus le faire.

« Sas'!! Il me faut des lèvres! Tu es merveilleuse! » Cette fois-ci, Saskia ne put que tourner la tête vers sa patronne. Elle ne voyait pas du tout le rapport entre des lèvres et le fait qu'elle était merveilleuse. Elle ne savait même pas pourquoi elle était merveilleuse. « De quoi ?! » C'était la seule chose qu'elle avait pu dire sur le coup. C'est qu'il fallait suivre le raisonnement de Mélusine. Si en temps normal, elle était plutôt bonne à ce jeu, aujourd'hui, elle était larguée. Elle l'avait été à partir du moment qu'elle avait passé le pas de la porte de la boutique. « Okay Mélu, ralentis et expliques. Je te suis plus là. » Elle en était même déjà épuisée. Et elle n'était dans le magasin que depuis 10 minutes. La journée risquait d'être longue. Et le sourire chaleureux de Mélu ne lui disait rien qui vaille. Elle lui rappelait étrangement le chat de cheshire dans le dessin animé d'Alice aux pays des merveilles. Pas pour rien que ce film lui filait des cauchemars quand elle était enfant.

Mélusine & Saskia

here comes the inspiration

Même si Saskia avait l'habitude de la folie de sa patronne, elle ne comprenait juste pas toujours tout. Ce qui pouvait l’effrayer. Juste un peu, mais c'était suffisant pour qu'un air ahurie s'affiche sur son visage. Un air que Mélusine semble voir et qui la ramène un peu plus sur terre. Elle tente alors de s'expliquer, comme si elle se forçait à prendre un ton calme. Un ton qui détonne face à son attitude de pile électrique. « En fait, j'imagine un bustier en forme de papillon, et une culotte froufrouteuse blanche avec pour seule décoration des lèvres recouvertes de papillons dans les mêmes couleurs que le tien ! Et du coup je me disais que ça pourrait être sympa de le faire dans plusieurs styles et couleurs différents ! Mais pour ça il me faut des lèvres ! » Saskia eu un mouvement de sourcil qui se voulait dubitatif. Si elle avait suivi l'explication de Mélu, sa dernière phrase l'avait de nouveau perdue. Il fallait croire qu'elle n'était pas capable d'expliquer ce qui se passait dans sa tête. C'était sans doute ça le génie. Ou l'art de passer du coq à l'âne. « Enfin des images de lèvres quoi ! » Elle ne comprenait toujours pas ce que les lèvres venaient faire dans l'histoire, mais bon, si sa patronne le disait, c'est que ça devait être vraie. Elle la croyait sans problèmes. Des lèvres devaient être nécessaires. … Non, ça n'avait aucun sens. D'un autre côté, Saskia avait toujours envié les gens comme Mélusine. Ses personnes qui, comme elle, avaient une passion, et la vivaient à fond. Mélu ne devait sans doute pas se rendre d'à quel point elle était chanceuse d'avoir une chose pareille. D'aimer une chose au point qu'elle prenne le contrôle sur le reste de leurs vies. Cillian aussi faisait partie de ses chanceux. Lui et sa passion de l'océan. Elle se renfrogna. Comment pouvait-elle pensée au jeune homme maintenant ? Elle avait pourtant tout fait pour que ce ne soit pas le cas. Elle repoussa alors le jeune homme le plus loin possible dans son esprit pour se concentrer de nouveau sur Mélusine. « Sas' je suis vraiment désolée de te demander ça mais tu crois que tu pourrais feuilleter les photographies des années 80 à la bibliothèque voir s'ils n'ont pas de belles lèvres ? » Non, elle n'allait pas lui faire ça. Pour elle, bibliothèque rimait avec ennuie, avec enfermement. Ce mot avait même une certaine ressemblance avec la torture pour elle. Demander à Saskia d'aller dans une bibliothèque c'était comme demander à Blanche-Neige de croquer dans une pomme. Ou à un aveugle de regarder la télé. Ou à un chat de ne pas dormir. Elle en avait des tas de métaphores du genre. « T'es pas sérieuse. Pas la bibliothèque. » Murmura -t-elle finalement en tentant de faire le regard qui fait fondre pour amadouer Mélusine. Si elle l'envoyait à la bibliothèque, son admiration pour Mélusine risquait bien de voler en éclat. Mais dans son regard, la décision semblait déjà prise, peu importe ce que dirait Saskia. « Et merde. » Marmonna-t-elle finalement. Elle était fichue, elle le savait. « Tu es magnifique coiffée de la sorte et vraiment ce bandeau il te va vraiment bien. Lorsque les rayons du soleil tombent dessus...l'effet est bluffant... aaaRRGGHh NE BOUGES PLUS ! » La voilà de nouveau coincé dans une position d’entre deux. Entre deux mouvements, les bras à moitié en l'air. Elle resta ainsi quelques secondes avant de craquer et de les rabaisser avec un soupir. « Je dois pas bouger ou allé à la bibliothèque ? » Elle ne savait même pas ce qu'elle préférerait. Ne pas bouger ou s'enfermer au milieu des livres qu'elle détestait. Elle prit deux minutes pour réfléchir. La bibliothèque, définitivement, des crampes en prenant la pause, très peu pour elle. « Parce que si je dois te trouver des livres, autant y allé maintenant, histoire d'être revenue le plus tôt possible pour tenir le magasin. » C'était un argument qui se tenait, dans le fond.

Mélusine & Saskia

here comes the inspiration

Saskia l'avait su à l'instant où Mélu l'avait dit. Cela se lisait dans son regard, elle n'y couperait pas, elle irait à la bibliothèque. Elle tenta tout de même supplier, brièvement, avant de voir que c'était fichu d'avance. Elle laissa même échapper un juron. Mais finalement, jouée le modèle de Mélusine, elle ne savait pas si c'était mieux. Sa patronne leva alors les deux mains, comme une bandit prise en faute. « Vas, je serais sage. Merci Sas' ! » Elle grommela dans sa barbe face à ce merci dont elle se serait bien passée. Elle attrapa son sac à main dérrière le comptoir et se dirigea vers la sortie. Et dire qu'elle n'avait même pas eu le temps d'enlever sa veste. Elle avait passée combien de temps dans la boutique. Dix ou quinze minutes à tout casser. En ouvrant la porte, elle fut aveuglée par la lumière du soleil. Elle porta une main au dessus de ses yeux avec soupir. Avec un temps pareil, voilà qu'elle était obligée d'aller s'enfermer avec des livres. Si Mélu ne voulait pas d'elle au magasin, elle aurait tout aussi bien pu lui dire de rentrer. Elle serait allée balader son pauvre Snoopy. C'était un crime de s'enfermer dans une bibliothèque par un temps pareille. Il devrais installer un toit ouvrant pour rendre le lieu plus agréable l'été. Avec un dernier soupir, Saskia s'engouffra dans sa petite citadine japonaise.

[…]

Elle ouvrit brusquement la porte du magasin. La clochette accrochée dessus tint bon, malgré la violence de la jeune femme. Plus jamais, jamais, jamais, elle n'irait à la bibliothèque. Tout comme elle n'irait plus jamais dans la cave de la maison. Elle pouvait très bien se passer de vins pour l'instant. Pourquoi avait-il fallut qu'il y ait Cillian ? A la table qu'elle préférait en plus. Et puis il avait fallu qu'il lui dise toute ses choses. Genre, elle ? Une étoile ? Et elle, elle avait carrément fait une crise d'angoisse en plein milieu des rayonnages. Elle ne se contrôlait plus et c'était vraiment du grand n'importe quoi. Finalement, il était parti avant elle, on aurait pu croire que cela lui aurait permis de se remettre de ses émotions et faire la mission que lui avait confier Mélu, mais pas du tout. Parce que cet idiot avait eu l'idée de l'embrasser sur la joue en partant. Elle qui tentait d'arrêter d'être toujours sur la défensive envers lui, il ne l'aidait pas beaucoup dans cette entreprise. A la fois perdue et en colère, elle avait donc récupéré les livres demandés par Mélusine. Elle était descendue les emprunter. Elle n'avait pas pu avoir le bonheur de croiser Alana, cela lui aurait pourtant fait du bien.

Mélu déscendait les escaliers au moment où elle refermait la porte du magasin, toujours sans aucune douceur. Elle tendit la pile de livres à sa patronne. « Tiens. » Elle retourna au comptoir pour poser son sac et retirer enfin sa veste. Maintenant, elle ne quitterait plus le magasin ! « Je vais peut-être enfin ouvrir la boutique. » Dit-elle en se tournant vers Mélusine. Elle aurait aimé ajouté un sourire ou au moins un ton charmant, mais elle en était incapable à cet instant précis. Elle voulait se lancer dans le travail, ne plus penser à Cillian, aux étoiles et aux baisers. Et surtout pas ses trois choses en même temps.

Mélusine & Saskia

here comes the inspiration

S'activer, occuper son esprit et ses mains, c'était tout ce qu'elle devait faire pour le moment. Cela lui permettrait d'oublier Cillian et de le chasser de son esprit. Ouvrir la boutique lui semblait donc être une bonne idée, pour commencer. Saskia voulait donc se diriger vers la porte et tourné le jolie écriteau qui disait que la boutique était ouverte. Mais finalement, avant qu'elle ne fasse le moindre geste, Mélusine reprit la parole. Saskia c'était attendu à ce qu'elle monte directement à l'étage une fois en possession des livres qu'elle avait demandé, aussi fut-elle étonnée qu'elle relance une conversation. « Sas', je voudrais te parler de quelque chose qui me tiens à cœur. » Là, pour le coup, Mélu l'intriguait. Il était rare qu'elle renonce à son inspiration pour autre chose. Mélusine était le genre de femme à suivre ses émotions et à les suivre jusqu'au bout. Se stopper comme ça était étrange. A moins que Sas' ne laisse transparaître toutes ses émotions, sans même s'en rendre compte. « Cela va bientôt faire un an que tu travailles ici avec moi, chez Undress You, et je voulais te remercier de ton aide précieuse. Je ne voulais pas simplement ouvrir une bouteille de champagne à la fin de la journée, alors j'ai décider de faire quelque chose qui me ressemble plus. » Saskia la regarda grimper de nouveau l'escalier en se dépêchant. Elle ne bougea pas. Il fallait vraiment qu'elle mette de côté son entrevue avec Cillian à la bibliothèque, si même Mélusine voyait sur son visage que quelque chose n'allait pas, elle risquait vite d'éveiller la curiosité de personnes moins respectueux de sa vie privée que sa patronne. Et ça, se serait bien plus dur à gérer. Elle n'était pas prête à parler de ce qui se passait entre eux deux. Et elle ne le serait sans doute pas avant très très longtemps.

Quand Mélusine redescendit, Saskia était toujours en train de démêler le bazar qui se déroulait dans sa tête. Elle sentait une belle migraine pointer le bout de son nez. Heureusement, que Mélu gardait toujours des aspirines dans le magasin. Elle en aurait très certainement besoin. Elle baissa alors les yeux sur le croquis que lui tendait sa patronne et le prit en fronçant les sourcils. « J'ai souhaité réaliser un modèle unique pour toi. Je sais que tu aimes beaucoup la forêt alors je l'ai dessiner dans cet esprit, comme si lorsque tu le porte, tu deviens un esprit protecteur de la forêt... enfin quelque chose dans ce genre. Bref dès que je l'ai terminé, il est à toi. Je te présente Fairy de la Collection Saskia. J'ai déjà préparé les droits pour toi. » Elle resta bouche-bée en fixant le croquis qu'elle tenait. C'était juste magnifique. Et tellement elle même. En portant un truc pareil, elle serait mise dans la peau d'un lutin. Un lutin sexy, mais quand même. Elle adorait. Elle releva finalement les yeux vers Mélusine. « C'est magnifique Mélu ! » Elle était touchée. Extrêmement touchée. Elle voyait toute l'ampleur du cadeau que lui faisait là sa patronne. « Tu ne peux pas m'offrir un truc pareil, c'est beaucoup trop. » Après tout, elle ne faisait que son boulot ici. Si elle s'impliquait, c'était uniquement parce qu'elle aimait son boulot et qu'elle voulait le faire correctement, pas pour gagner des récompenses. Elle aurait déjà été touché que Mélusine la remercie. Elle savait que ce n'était pas tout les patrons qui reconnaissaient la valeur de leurs employés. Elle avait enchaîné suffisamment de petit boulot pour le savoir. C'était aussi ce qui faisait qu'elle aimait tant travailler chez Undress You. A force, ce magasin était même devenue sa deuxième maison.

Elle posa finalement le croquis sur le comptoir avant d'attraper la main de Mélu, celle qui ne la générait pas pour tenir la pile de livres qu'elle lui avait emmené. « Tu n'es vraiment pas obligé de faire tout ça. J'aime travailler ici, et surtout travailler avec toi. En fait, je trouverais ça même dommage qu'il n'existe qu'un seul exemplaire de cette merveille. Tu devrais le mettre en vente. Savoir que tu donner mon nom à une collection est déjà un énorme cadeau. » Elle eut un petit sourire, légèrement taquin. « Tant que j'ai mon exemplaire gratuitement... » Finalement, Mélusine était parvenue à lui faire oublier -du moins momentanément- Cillian. Elle avait même réussi à lui rendre le sourire. La matinée avait peut-être mal commencé, mais elle finirait certainement mieux...

Mélusine & Saskia

here comes the inspiration

Ce cadeau la touchait profondément. Saskia savait à quel point Mélu était fière de mettre ses créations dans son magasin. Elle aimait savoir que sous leurs vêtements, beaucoup de femmes avaient sublimés leur corps avec ses créations. Qu'elle fasse une chose juste pour une seule personne, une pièce unique, signifiait donc beaucoup. Et Sas' savait reconnaître la valeur du cadeau, bien que ne pensait pas vraiment le mérité. C'était elle qui avait eu de la chance d'avoir ce job, alors qu'elle n'avait jamais obtenu son dîplome. Elle avait appris beaucoup de choses sur le tas, avec Undress You. Même si elle avait fait de nombreux boulots différents, elle n'avait jamais appris autant de trucs que ce qu'elle avait pu apprendre un an ici. De plus, Mélu la laissait même s'intéresser au processus de fabrication. Elle ne pensait pas avoir suffisamment l'âme créative pour un jour dessiné ses propres modèles, mais au moins, elle pouvait dire avec fierté qu'elle savait comment se créait de la lingerie. « Sas', tu es unique, alors cette collection possède une unique pièce. La tienne tout simplement. » Il fallait croire que c'était la journée où on lui faisait des compliments. Mais elle acceptait bien plus facilement ceux de Mélusine que ceux de Cillian. Elle préférait largement entendre sa patronne lui dire qu'elle était unique, que d'entendre son demi-frère la comparé à une étoile. Et puis, les compliments de Mélu étaient moins imagés et ne s'appuyaient que sur ses capacités au travail. Ceux de Cillian... Elle cherchait encore sur quoi il avait bien pu s'appuyer pour penser de telle chose. Quoi que non, elle n'allait pas chercher. Elle allait ranger ça dans un coin obscur de son cerveau et y pensé plus tard. Peut-être. Ou peut-être pas. « Une telle tenue n'est parfaite que sur toi. Je l'ai faite pour ça. » Encore une fois, elle n'avait plus d'autres solutions que de céder à sa patronne. On disait Saskia tête de mule, mais étrangement, elle ne l'était jamais avec Mélusine. Il fallait croire que la créatrice savait où appuyer pour faire céder la brunette. Elle devrait commercialiser un manuel, sur qu'il serait utile à plusieurs personnes... Saskia ne put donc que se fendre d'une sourire. « Merci, Mélu. Vraiment. »

Mélu lâcha finalement la main de Saskia pour prendre la pile de livres que lui avait apporté Saskia. Maintenant qu'elle avait récupérer un peu de sa capacité de réflexion, elle se rendit compte qu'il y avait un léger problème dans ce qu'elle avait apporté. Sur les six, trois étaient de bons choix, les trois autres... D'abord un livre sur l'océan. Un des livres de Cillian avait du se glisser sur la pile qu'elle avait laissé sur la table, ce devait être ça, pas la peine de chercher plus loin. Mais pour les deux autres, elle avait moins d'explication. Un livre de cuisine ? C'était quoi le rapport ? Elle s'intéressa au titre plus en détail. Cuisiner avec du vin. Bon, elle voyait le rapport avec son état d'esprit embrumée, mais elle ne se souvenait pas comment elle avait pu tomber dessus et le prendre, sans même réfléchir. Elle avait à ce point perturbée pour passer en mode automatique et prendre les premiers livres qui venaient. Mais ce fut le dernier qui intrigua davantage Mélusine. « Bon dis moi chère assistante, y aurait-il des images de lèvres dans ce roman? » Saskia s'empourpra en voyant le titre. Le mot étoile était de toute évidence à proscrire du vocabulaire de la jeune femme. Elle ne pourrait plus jamais entendre ce mot ou regarder le ciel étoilé comme avant. Elle lui prit finalement le livre des mains. « Je l'ai pris pour moi. Il paraît qu'il est vraiment bien. » Saskia ne lisait presque jamais, Mélu le savait très bien, c'était donc un mensonge bien bancal. « Je voulais m'essayer à la lecture. » Pas sure que ce soit convaincant. D'un geste rapide, elle attrapa également le livre de cuisine et le livre sur l'océan. « Ça aussi c'est pour moi. » Elle glissa rapidement les trois livres derrière le comptoir, loin de la vue de Mélusine. Puis, elle l'attrapa doucement par les épaules et la fit pivoter. Puis elle la guida jusqu'au bas des escaliers. « Allez va bosser. Si tu es décidés à faire un modèle qui ne se vendra pas, autant que tu mettes à faire des modèles qui se vendront tout de suite. Et laisses faire ta magique assistante en magasin. » Ou vas vite la laisser gérer son trouble toute seule surtout. Mais Saskia se voyait mal lui dire ça.